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CHOCOLAT
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Les prisonniers d’opinion
Malgré ses beaux engagements de 2001, la Chine poursuit sans vergogne le musellement des voix dissidentes. Assignations à résidences, incarcérations, les répressions se succèdent malgré le mécontentement croissant de la communauté internationale.
En décembre 2004, Ye Guozhu est condamné à quatre ans de prison pour avoir demandé l’autorisation de manifester contre les expulsions forcées des logements à Pékin, dans le cadre des Jeux olympiques.
En octobre 2007, Wang Ling est condamnée à quinze mois de rééducation par le travail pour avoir signé des pétitions et préparé des banderoles dans le but de protester contre la démolition de son habitation.
En mars 2008, Yang Chunlin est condamné à cinq ans de prison pour avoir fait circuler une pétition : « Nous voulons les droits humains, pas les Jeux olympiques. »
En mars 2008 encore, Hu Jia est condamné à trois ans et demi de prison après des mois de résidence surveillée. Charismatique défenseur des droits humains dont il devient le porte-parole dans les médias étrangers, il est reconnu coupable d’ « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat. » Le 10 septembre 2007, il écrivait sur son blog : « Tout le monde devrait savoir que le pays qui va bientôt accueillir les Jeux olympiques est un pays où il n’y a pas d’élections démocratiques, pas de liberté de religion, pas de tribunaux indépendants ni de syndicats indépendants. Il interdit les manifestations et les grèves. C’est un Etat où la torture et la discrimination sont fréquentes et qui a recours à un vaste système de police secrète. C’est une nation qui viole les normes relatives aux droits humains et à la dignité humaine et qui n’est pas prête à remplir ses obligations internationales. » (Propos retranscrits par Amnesty International dans son appel au ministre chinois de la justice pour la libération de Hu Jia, voir plus bas)
Sous les termes un peu flous de « séparatisme » ou de « subversion », le gouvernement central muselle les opposants. Amnesty International dénonce, à l’approche des Jeux Olympiques, un nombre croissant de dissidents placés en résidence surveillée ou incarcérés.
Formidable outil de contrôle pour le gouvernement, Internet et ses 210 millions d’utilisateurs chinois. Amnesty dénonce : « Des affichettes de la police (les) avertissent désormais (…) de ne pas se rendre sur les sites illégaux. Cette police virtuelle est visiblement destinée à encourager l’autocensure en rappelant aux utilisateurs que les autorités surveillent de près les activités sur la Toile. Il semble également que la Chine ait mis en place le système de censure et de filtrage sur Internet le plus étendu, le plus sophistiqué et le plus vaste au monde ».
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