|
|
CHOCOLAT.TV > COLOMBIE > LIBERATION D'I. BETANCOURT
2 juillet 2008 : Ingrid Bétancourt libre !
2 juillet 2008. L'image est diffusée en direct sur les chaînes de télévision du monde entier. Un avion sur le tarmac de Bogota, une porte qui s'ouvre et une silhouette militaire qui court et se jette dans les bras d'une femme, sa soeur, qu'elle n'a pas revu depuis plus de six ans, 2321 jours. On se frotte les yeux, on se rapproche de l'écran pour mieux voir. C'est donc Ingrid Bétancourt ? Libre ? Vraiment ?
On se demande comment cette petite femme enveloppée dans son treillis militaire a survécu si longtemps dans des conditions si difficiles. Elle sourit et enlève son chapeau. Un natte entoure son front, ses cheveux sont noués. On ne reconnaît pas cette femme squelettique, résignée, enchainée dans la jungle. C'est Ingrid, c'est bien elle, la politicienne, la battante qui prend la parole devant les médias du monde entier, en espagnol, après une longue inspiration :
« Je ne suis pas sûre de pouvoir parler... je suis si émue. J'aimerais surtout prier pour remercier Dieu d'être libre. J'ai tellement prié, tellement rêvé de ce moment, avec ma maman. »
Sa maman est là, à côté. Ingrid la regarde avec une tendresse infinie et la serre près d'elle, comme pour mieux se convaincre de la réalité du moment. Elle remercie Dieu, elle remercie l'armée colombienne et son pays, qu'elle aime tant. Elle remercie ceux qui ont pensé à elle, l'ont accompagnée dans leur prière et, en français, elle remercie la France et les Français.
A l'autre bout du monde, à l'Elysée, les enfants d'Ingrid Bétancourt s'expriment pour la première fois. Mélanie Delloye prend la parole :
« C'est le moment tant attendu. Avec toute ma famille, on manque de mots. On attend de serrer maman dans nos bras. « Puis, elle remercie le président Sarkozy, les comités de soutien, les artistes, les Français qui se sont engagés aux côtés de sa mère. Avant de conclure : « Il me tarde à vivre le plus beau moment de notre vie. »
Le moment interviendra une poignée d'heures plus tard, le temps de traverser l'Atlantique et de rejoindre cette Colombie qui a retenu sa mère si longtemps. Regards dans le vide au-dessus de la jungle, tapis impénétrable de verdure. L'avion atterrit enfin et Ingrid jaillit à l'intérieur de la cabine, caresse les cheveux de Melanie, embrasse Lorenzo. Elle les regarde encore et encore, eux qui ont tant grandi, que les années lui ont volé.
Pourtant, un bout du cœur d'Ingrid reste là-bas, dans la jungle, où des milliers d'otages, compagnons de misères, attendent encore leur libération. Mélanie Delloye et sa famille poursuivent leur bataille : « Il faut continuer le combat pour leur libération. Et ne pas oublier tous ceux qui n'ont jamais pu revenir... ».
|
|