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CHOCOLAT
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Ces pays de rêve qui ne respectent pas la liberté de la presse
9 mai 2006 / Reporters sans frontières publie son rapport annuel
2006 et fustige les principaux " prédateurs de la liberté de la
presse ". Ce n'est malheureusement pas une surprise de retrouver
en tête de ce classement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad,
le roi du Népal Gyanendra et le président zimbabwéen Robert Mugabe,
entre autres. Plus étonnant, des territoires paradisiaques dont
le seul nom est une incitation au voyage, s'avèrent être en fait
de véritables enfers pour les défenseurs de la liberté de la presse.
Qui penserait à s'informer sur la situation politique des Maldives
avant de réserver son séjour ? Cet archipel de minuscules petits
îlots semble ne pas avoir de gouvernement, si ce n'est le soleil
et la mer… Il est parfois intéressant de se pencher sur la liberté
d'expression dans ces pays de rêve qui ouvrent massivement leurs
hôtels aux touristes du monde entier. Parce que la liberté de
presse, c'est un indicateur essentiel de la bonne santé démocratique
de tout le pays.
En tant que touriste, c'est une responsabilité de connaître la
situation politique et économique d'un pays d'accueil. Simplement
parce que tout peut arriver ; les dernières manifestations au
Népal en sont la preuve. D'autres touristes, par acte de militantisme,
s'interdisent carrément ces destinations dirigées par des gouvernements
autoritaires.
Les Maldives, paradis sur terre - enfer sur le web
Cet archipel d'à peine plus de 300'000 habitants résume à lui
seul le paradis sur terre. Et pourtant, sur place, la liberté
de la presse est dans une situation jugée " grave " par Reporters
sans frontières. Le président Maumoon Abdul Gayoom au pouvoir
depuis 25 ans dirige son pays d'une main de fer et si en général
la presse écrite se plie à ses exigences, une nouvelle forme d'opposition
émerge sur Internet. Ces " cyberdissidents " sont la nouvelle
cible du gouvernement qui n'hésite pas à les jeter en prison.
C'est le cas, par exemple, de l'équipe dirigeante de Sandhaanu,
un bulletin d'informations diffusé par mails, qui sensibilisait
les internautes à la violation des Droits humains aux Maldives.
Ses trois responsables ont été emprisonnés en janvier 2002, accusés
de diffamation et de tentative de renversement du gouvernement.
Ils ont été condamnés à la prison à vie six mois plus tard.
Le Népal, monarchie et maoïstes
Si la situation semble s'améliorer au Népal, l'année 2005 fut
chaotique et meurtrière dans ce petit Etat au pied de l'Himalaya,
couru par les touristes du monde entier ; les fondus de trekkings
et les post soixante-huitards partis à la découverte de la mythique Katmandou. Loin des clichés, les agressions ont progressé au Népal.
D'un côté, la liberté de la presse est muselée par un monarque
dictatorial ; de l'autre côté, elle est menacée, voire massacrée
par les séparatistes maoïstes. 2 journaliste ont été tués en 2005,
413 ont été interpellés, 5 ont été incarcérés.
Singapour, la " petite Suisse autoritaire d'Asie "
Derrière ses gratte-ciels rutilants et ses trottoirs proprets, Singapour cache son vrai visage aux touristes de passage ; dans
les faits, c'est un pays gouverné par un régime autoritaire, à
tendance dictatoriale. Plus subtil et moins spectaculaire qu'ailleurs,
le plan de contrôle des médias singapourien se traduit surtout
par une importante autocensure. Les journalistes, en particulier
de nationalité étrangère, sont surveillés de près. Si des peines
de prison pour " délits de presse " existent, elles ne sont pas
souvent prononcées. L'arme répressive la plus efficace du gouvernement
de Singapour reste les amendes, particulièrement salées, lorsqu'un
média s'intéresse de trop près au pouvoir. Ainsi, même les plus
grands groupes de presse ont cédé à cette sanction, sous peine
de se voir interdire de publication dans le pays. The Economist,
par exemple, a été condamné à une amende de 200'000€ à titre de
dommages et intérêts pour avoir osé remettre en cause la nomination
de l'épouse du Premier ministre à un poste clé d'une grande institution
financière. La direction de l'hebdomadaire britannique s'est vue
contrainte à présenter ses excuses publiques au Premier ministre
Lee Hsien Loong… ce qu'elle a fait.
Thaïlande, un Premier ministre sensible aux critiques
Thaksin Shinawatra, le Premier ministre thaïlandais, n'aime pas
beaucoup les remarques déplacées et n'hésite pas à faire pression
sur les journalistes dissidents et subversifs. Lorsqu'il le peut,
il le fait au nom du gouvernement (il a ainsi ordonné la fermeture
de deux radios et de sites Internet critiques, soupçonnés de mettre
en danger la sécurité et l'unité du pays) ; lorsque la situation
est plus délicate, ce sont ces proches qui attaquent en justice
les journalistes et groupes de presse pour propos diffamatoires.
Dans le Sud de la Thaïlande, la situation conflictuelle entre séparatistes
musulmans et bouddhistes est probablement à l'origine de la mort
d'un journaliste réputé, particulièrement critique tant à l'égard
du gouvernement que des indépendantistes.
L'Australie, sur les pas des Etats-Unis
On ne parle pas souvent de ce grand pays dans les dossiers des
Droits de l'Homme et pourtant. La nation de Crocodile Dundee,
sous l'impulsion de son Premier ministre récemment réélu John
Howard, prépare de nouvelles lois entravant sérieusement la liberté
de la presse, notamment sur les dossiers très sensibles du terrorisme.
Ainsi, ces projets de loi précisent que les journalistes ne pourront
plus couvrir les opérations policières, ils ne pourront plus évoquer
la détention d'un suspect ni protéger le secret de leurs sources
dans des affaires terroristes.
La protection des sources est un problème délicat en Australie
; deux journalistes du Herald Sun risquent la prison pour refuser
de donner le nom de témoins-clés.
Cuba, la plus vaste geôle de journalistes au monde
Loin de son image d'idéal communiste, de David face au Goliath
américain, Cuba reste le pays où les journalistes dissidents sont
les plus sévèrement poursuivis et sanctionnés.
Déjà montré du doigt en 2004, le gouvernement castriste de Cuba
n'a fait preuve d'aucune indulgence à l'égard de la liberté de
la presse en 2005. 20 journalistes sont toujours enfermés dans
les geôles cubaines (tous arrêtés durant une rafle monstre en
mars 2003), rejoints par 3 confrères depuis l'année dernière.
Ils sont inculpés de troubles à l'ordre public ou d'infractions
à la loi sur la protection de l'indépendance nationale et de l'économie
de Cuba.
Pour en savoir plus :
Rsf.org
Reporters sans frontières
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