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Comedor, cuisine typiquement dominicaine
A 13 heures, tout Las Terrenas s'arrête pour la pause de
la mi-journée qui durera deux heures. Aujourd'hui, la pluie
s'est enfin interrompue et un soleil de plomb tape sur le
toit de palmes du Comedor de la Playa. Serge est déjà là,
assis devant une Presidente infiniment fraîche, presque
gelée.
Un Comedor, c'est un restaurant
typique. Il est généralement tenu par les membres
d'une même famille qui se répartissent les tâches,
souvent les femmes à la cuisine et les hommes
au service. Les prix sont locaux et n'ont pas
vraiment subi l'inflation du tourisme ; on ne
croise pas beaucoup d'étrangers dans ces restaurants-là.
A Las Terrenas, il existe des dizaines de
Comedor, trop pour tous les compter. N'importe quelle terrasse,
n'importe quelle famille peut soudainement se métamorphoser
en restaurant. Tous proposent, à quelques détails près,
la même chose. De la masse de crabe, du ragoût de bœuf et
du scampi, un gros escargot de mer gélatineux au goût très
fort, coupé en petits dés, immergés dans une sauce tomates.
La nourriture dominicaine est accompagnée de riz que l'on
couvre abondamment d'une sauce de haricots blancs. Evidemment,
toutes les variations et toutes les fantaisies sont autorisées
à partir de ces ingrédients de base mais il faut avouer
que la gastronomie n'est pas forcément ce que la République
dominicaine a de mieux à proposer…
Christine arrive. Elle gare sa Pessola - un scooter infidèle
qui la laisse trop souvent en plan - et nous rejoint au
cœur d'une explosion de couleurs. Ce Comedor abrite aussi
une galerie à ciel ouvert de peintures haïtiennes. On retrouve
toujours les mêmes modèles, reproduits à l'infini et vendus
un peu partout dans le village, mais je ne peux m'empêcher
de les trouver beaux. Vifs, pleins de naïveté et de détails
savoureux, ce sont de petits bouts de bonheur.
Mauvaise matinée pour Christine qui a dû longuement se
débattre avec la compagnie téléphonique basée à Saint-Domingue.
Les ouvriers du chantier voisin ont accidentellement coupé
toutes les liaisons de l'agence immobilière et son interlocuteur
n'y croit pas un mot, il la traite carrément de menteuse.
Pire, c'est lundi. Et tous les employeurs vous le diront
: le lundi, c'est ingérable. Pour une raison qui m'échappe
totalement, les Dominicains ne font pas la fête le samedi
soir mais le lendemain. Tout le monde nous a formellement
déconseillé de rouler de nuit en général et le dimanche
soir en particulier. Et il faut vraiment le voir pour le
croire. A la sortie de l'église, la journée est ponctuée
de tournées de Brugal jusqu'à ce que la nuit tombe. Alors,
des dizaines d'ombres imperceptibles dans l'obscurité rentrent,
titubantes, à pied, ivres. Le lendemain matin, une terrible
gueule de bois les terrasse - pour avoir essayé, il n'y
absolument rien de pire que le rhum - alors, ils ne se rendent
tout simplement pas au travail. C'est assez répandu et les
employeurs sont indulgents ; ils ne renvoient pas les absents
mais les privent simplement de leur salaire journalier.
D'autres envoient un frère, un cousin, un ami en meilleur
état et généralement, c'est bien accepté.
Aujourd'hui donc, c'est lundi et Christine a aussi dû gérer
les innombrables désistements d'un lendemain de dimanche
difficile...
Suite : Une
raclette aux Caraïbes
Plus d'infos :
Restaurants
à Las Terrenas
Cafés et restaurants de Las Terrenas, à Playa Bonita, Punta
Popy, au village des pêcheurs et à Playa Coson.
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