|
|
REPDOM
> LAS TERRENAS
> CARNETS
DE VOYAGES
En route pour le Panorama
La pluie a repris et nous annulons plusieurs tournages.
Sous un ciel grisâtre, tant pis, nous en profitons pour
effectuer des repérages. Serge nous emmène au "Viewpoint", un restaurant désaffecté qui embrasse une vue époustouflante
sur la petite ville de Las Terrenas.
Pour grimper là-haut, il faut
s'évader de l'artère centrale et emprunter cette
petite route terreuse qui s'enfile dans la forêt.
Elle est bordée d'une multitude de maisonnettes
colorées qui semblent posées là, anarchiquement.
Je découvre cette autre Las Terrenas, celle
des Dominicains.
Les habitations semblent juste assez grandes
pour héberger les chambres à coucher, car tout se passe
à l'extérieur. On y cuisine, on y mange, on y fait la vaisselle
et la lessive, on y reçoit ses invités, on y joue, on y
écoute de la musique et on y danse ; on y regarde parfois
même la télé. La rue, c'est la principale pièce d'une habitation
dominicaine.
La voiture continue son ascension et même ici, tout est
à vendre. Des terrains plantés ci et là de ces curieuses
vaches aux oreilles surdimensionnées ; des maisons en chantier
; des cahutes délabrées. Les promoteurs immobiliers, qui
se cantonnaient autrefois aux terrains côtiers, prennent
de l'altitude et recherchent maintenant la vue sur la mer.
Et c'est vrai qu'ici, il n'y a que ça…
Lorsque la Jeepette s'arrête, le panorama se révèle, vertigineux.
Las Terrenas s'étend à nos pieds sur toute sa longueur.
On a de la peine à croire que ceci n'était, il y a dix ans
encore, qu'un village de pêcheurs. Heureusement, il n'y
a pas encore de " verrues ", les habitations, même modernes,
restent modestes et dépassent rarement deux niveaux. Mais
la demande est telle que certains projets, notamment dans
l'anse de Playa Bonita, prennent de l'ampleur. Plus les
hôtels sont hauts, plus les chambres sont nombreuses… logique.
On distingue aussi très nettement le golf, gigantesque ;
les travaux ont déjà bien avancé. A ce stade, la marina,
elle, n'existe pas encore mais on devine sur futur emplacement,
les arbres ont été arrachés, la première pierre sera tantôt
posée.
Nous nous trouvons sur la terrasse de ce restaurant en ruine
qui conserve un charme désuet. Sur sa façade autrefois intérieure,
une carte de l'île, grossièrement peinte à la main avec
cette touche naïve que j'aime tant, indique les principales
villes et curiosités du pays. Aujourd'hui, l'ancien restaurant
semble accueillir des amours secrètes ; une petite culotte
jonche le sol.
En descendant, Serge ne reprend pas la rue principale mais
bifurque à gauche, un peu plus loin que la station essence,
en direction de la Plage de Bonita. La route est inondée,
les conchos slaloment entre les flaques pour préserver les jolies jupes
de leurs passagères. Certains segments sont carrément devenus
infranchissables, les motos doivent presque sortir de la
route pour ne pas s'enliser dans de profondes rigoles. Des
scènes de la vie quotidienne en pleine saison des pluies
à Las Terrenas, et Serge, ça le fait plutôt rire tout ça.
Suite : Le
plus vieil arbre de République dominicaine
|
|